Le jazz des oliviers
Avant la mer / le vent échappe
au temps
donne au soleil évanoui
un goût de lanterne éteinte
la mer toujours aussi alourdie
de ses cargos bringuebalants
jamais à l’heure
pas tout à fait au bon endroit
presque sages à l’ombre
d’une tempête
avant la mer, ce jour timide
il fut même un jour nocturne
dans le zénith d’un soleil lointain
c’est parfois, avant la mer
le pays gris du soleil
Avant la mer / comme un livre
à rebrousse-temps
qui a pris un chemin de neige
celui où demain
où ailleurs
la tendresse n’attend pas d’astre
là où les ancêtres s’en vont au loin
comme une huile coule
au grès de son tempo
C’est avant la mer
la promesse
la justification
la lueur
d’un compteur remis à neuf
où tout commence et recommence
pour laver le gris
le faux gris du ciel
Après la mer /
mon huile qui prend la mesure
et ralentit son déversoir
qui prend le souffle de son pouls
olive après olive
et qui pense que toute rencontre
a déjà changé une vie
a déjà donné la vie
a déjà conquis le compteur
à zéro
tout est à venir
à partir et revenir
dans le flux retrouvé de la mer
Avant la mer
Après la mer
Tout est à venir
À partir et revenir ….
Et les Litanies de L’Exilé
Demeurent
Infinies
Et les Litanies de L’Exilé
Demeurent
Elles demeurent
Et vont
Et viennent
Infinies
Lancinantes.
Patchwork du petit matin , avec Samira & Miguel Angel Asturias;
depuis Le Festival Latino Américain de Biarritz 2016
Véronique Cotet-Chastelier