Sur un air de chanson populaire

 

Hannah Arendt

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Sur un air de chanson populaire

Quand nous nous reverrons,
Les lilas blancs refleuriront,
Je t’envelopperai dans mes coussins,
Tu ne manqueras plus de rien.

Nous nous réjouirons
Que le vin âpre et sec,
Que les tilleuls qui sentent bon,
Nous trouvent encore l’un près de l’autre.

Quand les feuilles tomberont,
Nous nous séparerons,
À quoi bon nous agiter ?
Il nous faudra l’endurer.

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Im Volksliedton

Sehn wir uns wieder,
blüht weißer Flieder,
Ich hüll dich in Kissen,
Du sollst nichts mehr missen.

Wir wollen uns freun,
Dass herber Wein,
Dass duftende Linden
Und noch beisammen finden.

Wenn Blätter fallen,
Dann lass uns scheiden.
Was nützt unser Wallen?
Wir müssen es leiden.

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Hannah Arendt (Allemagne)

Heureux celui qui n’a pas de patrie : Poèmes de pensée (Payot, 2015) – Traduit de l’allemand par François Mathieu.

 

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