Un automne à Paris
À l’amie qui est tombée,
Une chanson sur les lèvres,
Ensemble nous chanterons,
Main dans la main.
Pour tous ceux qui sont tombés,
Pour tous ceux qui ont pleuré,
Ensemble nous resterons,
Main dans la main.
Pour Paris, ses quais, sa brume,
La plage sous ses pavés,
La brise qui fait danser,
Ses feuilles mortes.
Paris, ses flâneurs, ses ombres,
Ses amoureux qui roucoulent,
Ses bancs publics, ses platanes,
Ses feuilles mortes.
Paris qui s’éveille à l’aube,
Deux cafés noirs en terrasse,
Un jardinier qui moissonne
Ses feuilles mortes.
À l’amie qui est tombée,
Une chanson sur les lèvres,
Ensemble nous chanterons,
Main dans la main.
A ceux qui se sont battus
Pour que Paris reste libre,
Que Paris reste Paris
La tête haute.
Aux hommes qui sont venus
Des quatre coins de la terre,
Dans l’unique espoir de vivre
La tête haute.
Aux femmes qui ont subi,
Humiliations et violences,
Pour avoir osé garder
La tête haute.
Pour tous ceux qui sont tombés,
Pour tous ceux qui ont pleuré,
Ensemble nous resterons,
Main dans la main.
Nous reprendrons les accents
Des aînés qui ne sont plus.
Leurs mots au milieu des nôtres,
Nous chanterons.
« J’ai deux amours »
« Douce France »
« Non, je ne regrette rien »,
« Ami, entends-tu », « Paname »
Nous chanterons.
Dans la langue de Racine,
De Senghor, d’Apollinaire
De Proust, de Kateb Yacine,
Nous chanterons.
À l’amie qui est tombée,
Une chanson sur les lèvres,
Ensemble nous chanterons,
Main dans la main.
À vous tous qui gardez foi
En la dignité de l’Homme,
Dans tous les pays du monde
Et pour toujours.
L’avenir vous appartient,
Il vous donnera raison,
Il sera à votre image,
Et pour toujours.
Vous pourrez voir refluer
Le fanatisme, la haine,
L’aveuglement, l’ignorance,
Et pour toujours.
À l’amie qui est tombée,
Une chanson sur les lèvres,
Ensemble nous chanterons,
Main dans la main.
Pour tous ceux qui sont tombés,
Pour tous ceux qui ont pleuré,
Ensemble nous resterons,
Main dans la main.
Que jamais plus la terreur
Ne vienne souiller nos villes,
Ni jamais jamais la haine
Souiller nos cœurs.
Que la musique demeure,
Dans nos rues comme en nos âmes,
Pour toujours un témoignage
De liberté.
Sublime
L’oncle du trompettiste est tellement érudit …