Je n’ai rien dormi
I
Je n’ai rien dormi
Les jours finissent
en nuits
infinies
Les verres sont
de ta main
à ma bouche
Et l’on entend
un train
dans l’obscurité
Je n’ai rien dormi
II
J’aimerais monter dans ce train et oublier son chemin
monter sans réfléchir et me fier seulement à son tatactatoum
regarder par la fenêtre les paysages qui avancent
oublier le nord le sud et me laisser prendre par son mouvement
J’aimerais me réveiller sur l’autre rive
dans un lever de soleil et de vagues
dans cette possibilité d’être
là où me porte l’envie
J’aimerais
III
J’écoute le bruit sourd régulier
d’une progression vers je-ne-sais-où
est-ce le train ou mon sang qui pulse ?
je m’assois dos à la route
pour me laisser surprendre par ce qui fut
Samantha Barendson
Extrait de Tatactatoum
Gare Maritime 2017, Maison de la Poésie de Nantes, p. 19
Merci pour cette citation. Au plaisir de lire à Bordeaux !
Poème du train Dax-Pessac
By Night
21/0ctobre/2017
Sur la vitre du wagon
Ces mots haïkus
En anglais :
Cry now
Smile later.
Inspirants le poème en jachère
Ces nuits-là
Sans vie
Sous la cabane de tulle
L’été
Rien.
L’automne venant,
Cette nuit-là,
Sans refuge de tulle,
Il entra en ce ventre vide
Vulnérable & lointain.
Il saisit tout l’espace
Il ne frôlait pas, non
Il prenait doucement,
Découvrant entre les doigts fins
De ses mains habiles et fermes
Toute une chevelure
Arrimée à ce corps apeuré.
Dans l’allégresse des souffles
Et des jambes enlacées
Plus rien d’autre
Que l’instant sublime
Des respirations
À l’unisson des corps
Heureux.
Et son sommeil profond
M’ entourait
Mains tenant mes hanches
Tendre exploration
Des corps compatibles
Timides répétions
Avant la joie.
Et sans la cabane de tulle d’antan
La nuit s’étirait
Puissante
Vertigineuse
Parsemée d’ étoiles
L’air frais frôlait mon visage
Et son épaule .
Ma peau humectée de ses baisers
Innombrables & délicats
Gourmands & avides
Mes cheveux fouillés & emmêlés
Frissonnaient de plaisir
Et de son souffle sur ma nuque
Il prit toute la place.
Véronique C Chastelier