À défaut de lumière

À défaut de lumière,
prends-moi.
Que je sois nuit, nuit qui embrase
à te rendre point du jour.

À défaut d’amour,
prends-moi.
J’arracherai les prunelles de la nuit,
qu’astre tu deviennes et que tu flamboies.

À défaut de haine,
mais prends-moi.
Dans mon coeur un enfer tournoie,
siècles d’enfer.

À défaut de lumière,
prends-moi.
Et si je venais à te manquer
que ferais-je ?
Sinon te contempler sans fin,
sinon brûler de toi.

Aco Šopov,
traduction Jasmina Šopova et Edouard J. Maunick