À mon adresse

À mon adresse

En premier, j’habite là au chiffre senestre de la rue
Au second, j’y monte d’un pied dextre. Fenêtre sur la rue

Il y a du jour dans ma chambre, plié par les persiennes
Dehors ne lui suffit plus
Il entre et sort maintenant de chez moi, à heures presque fixes
Selon les circonstances, et d’abord le matin.
Au troisième j’ai compris.
Il cible mon mur du fond et s’envase tout en lumière
Marée paisible irradiante, déposant le limon du ciel
Au fond plat de mon sommeil
Je repeins souvent mes rêves au contraste de ses humeurs
Ainsi je prends au jour le jour sans nuire à la nuit puisque l’en louant ne lui laisse que ce dont je n’ai plus le souvenir.

En quatre, je me mets donc aux coins de l’existence
des fois de jour, sans foi la nuit

Au fil des cinq sens
Je file au figuré

Un sixième
Sexe primant sur tout
Penché sur les sept péchés. Huit nuits à les chercher
Jusqu’à la diluvienne et antépénultième, je veillerai, fébrile
Sans rien de neuf pour mon nombril
Pour mon dernier numéro
La nuit parfois
Je rêve de zéro.