Portrait de nuit, fragments de lune

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Brasier bleu
la lune couleur de paille
dans un ciel en feu
le rougeoiement de nos cœurs rêveurs

* * *
Au profond de la nuit,
la lune, une forêt paisible,
les prémices du rêve

* * *

À la cime du ciel
contemplation
couleur de nuit
où tout bascule

* * *

Immobile beauté
dans la nuit qui s’agite
dans la nuit de tempête

* * *

Au delà des nuages, le crépuscule.
La lune, elle, reste limpide, immaculée.
Cette nuit,
longue comme toutes les nuits d’hiver,
tu t’abandonnes à la contemplation
et te demandes si le retour est possible.

* * *

Pleine et étincelante
ou voilée dans le brouillard de l’absence,
la lune,
confusément
fascine

* * *

Dans le sillage de la lune,
champs et montagnes,
ruisseaux et rivières,
peurs et peines,
plus rien n’existe,
le temps suspendu de la nuit
pour possible lointain

* * *

Le mouvement incessant de la lune,
la nuit à marée montante,
comme une vague qui déferle.
Sa beauté vibrionnante.

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Quand la beauté semble éteinte
Branche morte
La lune nous montre le chemin

* * *

Malgré les aléas climatiques,
la pluie oblique,
les nuages menaçants,
et le vent qui charrie les étoiles,
la lune impose sa superbe
silhouette à la droiture sans faille,
impériale beauté qui brille de mille feux,
un diamant dans son écrin bleu pour émerveiller la nuit.

* * *

La lune orne la nuit,
débris de beauté
qui ne meurt jamais

* * *

Courbes aux allures de vagues houleuses, la lune
une flamme qui embrase la nuit,
qui étreint l’infini

* * *

Il pleut des rayons de lune sur la ville endormie,
sur la ville qui, en un éclair, se pare de ses plus belles couleurs.

* * *

Depuis ma fenêtre
la nuit profonde,
je devine la lune immortelle

* * *

Depuis ma fenêtre
la lune nue
intérieur nuit
clair obscur paysage
l’avènement d’un temps où rien ne se passe
l’avènement d’un temps où tout est merveille

* * *

La lune se mêle au noir qui toujours vient.
Elle seule éclaire les heures creuses de la vie.

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Accablée de lumière,
la lune sans fard

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Presque lune dans la nuit
son visage auréolé au zénith de nos insomnies

* * *

Lune ivre de sang
comme un soleil insomniaque,
l’étreinte brûlante des amants

* * *

Brillance mordorée de la lune
éphémère beauté sans cesse recommencée

* * *

Danse nocturne de la lune d’argent
la traîne de lumière et le négatif des larmes

* * *

Écrire sur la lune
c’est dire le beau qui déborde du ciel

* * *

Le petit matin se lève,
les rêves s’étiolent
la lune s’endort,
la tête baignant dans la rosée
d’un monde qui s’éveille

* * *

Quand vient l’aube bleue,
sa beauté spectrale s’efface
pour mieux revenir,
dans le lit des amants

* * *

L’aurore venue
la lune déploie ses ailes blanches
et s’évapore dans la torpeur d’un paysage qui s’agite
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Camille Roche
Premier prix au concours de poésie du Marché de la Poésie de Bordeaux 2019

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