La Mer restera
La Mer restera
L’océan aussi
Et même plus.
Ils grandissent
Se gonflent des eaux des mers gelées
Celles qui fondent
Comme ces glaciers
Détenteurs de vie bleues
L’amour, les amours défuntes
Aussi s’étalent comme tâches d’encres
Comme poussières éparses
Météorites- lucioles
Et si nous les écrasons
L’inadvertance nous renverra
À nos ruines.
Nous en sommes aux prémisses
D’un long livre
En terres
labourées ,
jachères
laminées
Parce que nous sommes là
Vivantes
Encore
Pas tout à fait perdues.
Sous peu
Nous aurons
Ces autres horizons-là
Horizons-Papillons.
Mariposa
Butterfly
Quetzali
Colibri
La migration commence
Du Nord au Sud…
Vous voyez.
Car nos ailes-polénisées
Déploieront
Grandiront
Nos almas
Nos corazones ouverts.
C’est vrai.
Car c’est ça la poésie
De nos courages,
Poesía sin fín
Et cette
Peau-Aime
Les vents
Les courants
Les embruns
Sources d’oublis
Sources d’esprits ardents.
Parce que
Sous peu
Nous aurons
Une autre question
Silencieuse
Merveilleuse
Et le Beau
Le Poème
S’écrira
En mosaïques bleues
Par Eux
Pour Eux
Pour Elles.
Autrui gît en nous
Les franges de mes robes
Deviendront tissages
En sables et cordes,
Mes tissages de souvenirs:
Les anciens avec les futurs.
Nos ailes déployées
À prendre avec soin
À caresser
Pas froisser.
Je préfère t’avertir
Toi que je ne connais pas.
La délicate & allègre ardeur
Est , j’en ai peur,
Notre seule résistance
Et vulnérabilité.
Sous peu
Nous aurons nos yeux
Pour entendre
Et nos mains
Pour écouter
Ils se diront beaucoup
En ce silence
Espéré
D’un sens
Aux vies d’étranges étrangers
Que nous sommes
Toujours.
Rien d’autre
Qu’un Grand Amour.
S’il existe
Quelque part.
Puisque l’écriture
Est cette page blanche
Ou noire-indigo
Ou turquoise-Navajo
L’écrit , c’est Wayana
Et c’est aussi Maya
C’est Noir-Marron
L’écriture est marronage
J’ose
Le dire en silence nocturne
Nahuatl
P´urepecha
Idéogrammes chinois
Et calames encrés
Grottes – ocres
Orangés – terres pigmentées.
À l’ouest
Rien de nouveau.
Rester en partant
En mots.
Tenir le cap
Arrimée au gouvernail
Interprète des songes.
L’écriture est mon pays
Il s’étend d’infinis ruisseaux
En tourbillons
Vertigineux d’émotions.
Nos paysages enfouis,
En attente.
Sommeils incertains
Pleurs des vestiges.
L’écriture éveillée ici & là,
l’éteindre
Serait un crime
Contre l’espérance.
L’écriture,
Notre sève secrète
Et nourricière
En nos mains
Patientes.
Sous peu
La vibration :
poésie des étreintes
S’écrira
Par nos gestes infimes
Pour des temps immémoriaux.