Que vienne une nuit

Que vienne une nuit

Tout est à venir,
Partir-Revenir
Rester-Partir
Fuir de soi vers soi
Tel est le pourquoi pas ?
Et ma météo intérieure a rougi.

Il a plu tout le jour
Il pleut encore.
Giboulées de mars en septembre
L’automne sera indien
(Turquoise Amérindien)
Ou peut-être pas ?
Et c’est déjà demain
« Du vent pour mon arbre !
De l’eau pour ma fleur »
Pas entre parenthèse
Je suis arbre & fleur
Racines d’ici & là-bas
Pas si loin
Pas trop près
J’ai la fuite en dedans
Et les mots en dehors,
Je n’ai pas de plan de carrière
J’ai des plans sur la comète
La tête levée vers les étoiles
Recherchant la Voie Lactée
Poitrine soulevée
Expirera un jour
Inspirera peut-être
L’autre en fuite de lui même
Pour une petite musique intérieure
À saisir au vol
« Dépression au-dessus du jardin  »
Chantait Gainsbourg
« Impression du soleil levant »
Si peu levé
Si introuvable
Qu’il nous faudra ongles et cheveux criants
Nous extirper des ondes néfastes
Des retours en pays natal
Ici ou là
Pour en recevoir l’unique sentiment
« impression du devoir accompli »
Mains tenant les mains partantes
Pour toujours .
Il demeurera le vague fantôme
À nourir
À soigner
Pas à fuir
Il a toujours couru beaucoup plus vite que toi.
C’est un esprit vagabond
En tes équateurs
Tu le sais.
Champion de relai,
C’est un esprit virevoltant
Sans peine ni regret.

De l’air pour les arborescences
De l’eau pour les cactées assoiffées
En ce désert des sentiments.
Seule la Calune est souveraine
En attendant leur retour
Toujours,
Impatience
vibrante de l’attente des silhouettes
fuselées & élégantes
Cendrées du ciel
Reines des nuages.

Que vienne une nuit
Une vraie belle nuit noire.

Véronique Cotet Chastelier