Poème pour Nabiha

POÈME POUR NABIHA

Je rentrerai de voyages
Et te trouverai endormie.
Le raffut des meubles se sera tu,
Les bêtes en douceur se seront éclipsées
Et tous les tambours de la maison
Seront devenus peaux vivantes mais discrètes.

J’arrive toujours dans la suspension juste des pulsations,
Quand la chaux, l’argile et leur blancheur ont tout réoccupé.

J’arrive
Et je vois peu à peu l’émersion :
Toi d’abord qui orchestres couleurs et mouvements,
Redonnes leur tapage aux bestioles,
Diriges des vols périlleux.
Puis les objets,
Fiers de leur prouesses,
Déclenchent l’élan des manèges.

Tu chercheras les chiens acrobates du rêve
Entre les draps étonnés,
Tu secoueras un à un les poudroiements de la lumière
Et la vie se réinstallera.

Tu te réveilles
Et la maison devient un carnaval

Tahar DJAOUT
Extrait de « Perennes » – 1983