La perte

Dans la folie de ma vie,
Certes, il y a une belle nuit,
Charmante, collaboratrice, à dents sales,
Un crime, et un film tout rose, trop parfumé.
J’ai dû être à l’esprit ruiné,
Parce que de beauté en beauté, on ne peut pas traduire notre bonté.
J’ai creusé longtemps dans le vent,
Le vent sauvé des longues glandes de chiens féroces,
J’ai dû filmer ce qui s’est passé,
Une fausse vertèbre a secoué son casque,
Il a mené ses yeux vers la hanche, il a calculé son angle, le rayon du cercle de sa douche.
Vertèbre masquée de niches,
De chien en chien il triche, sa hache morte de coups,
Meurtrière, la rose qu’il portait,
Éblouissante cause, manipulatrice ruse.
Mes mères, mes pères n’ont rien de calcul,
Ils m’ont dotée de lèvres et d’un pull,
Ils ont mis à ma foi une constante misère,
Une courbe de douleur, une masse de désir, mais pas une goutte de plaisir,
J’ai dû être muqueuse.
Ronde de seins, plaque chauffante, une maison creuse,
Mon film de vie reste à pattes griffées, mais à ce stade je me sens chauffée.
La course à la rose a bien mérité,
Que je parle muette, que je parle fanée.
J’ai presque aimé, j’ai presque failli être dressée,
De temps en temps chauffée, menée à un cadavre sous un lit plié.
Je meurs de flasque, de diabète suceur, de cravates soignées,
J’ai du mal à l’être,
Je me coupe la tête,
J’afflue,
Je caresse ma faute,
Je joins les rues,
Les bêtes.
Qui est ce noir,
Ce zygote ?

Hichem Gassouma (Tunisie)