Et nous monterait

Et nous monterait

Et nous monterait
L’écho du mal-de-mer
L’écho
Où cuveraient leur saoul
Toutes les colères séculaires
La tempête
Dans l’ovaire d’un naufrage
Sans horizon
Nous ne voudrions
De cette plaie à l’encoignure
Des mots
Nous ne voudrions
Du faux requiem
Des sympathies tardives
Ne voudrions des sourires de plâtre
À la rescousse
Des seules causes perdues
Ne voudrions des caresses langoureuses
Aux présences désertées
Ne voudrions de la poigne chaleureuse
Au matin consciemment
Refroidi

Et nous monterait l’antique nausée
Des cales
Le chancre blasphématoire
Des chansonnettes salaces
Et nous monterait
L’écho du mal-de-mer
L’écho
Où noieraient leur saoul
Toutes les colères séculaires
Mais
Où renaîtrait
Cet espoir
Au creux de soi
Qu’une Blanche
Indéfiniment
Ne vaudrait
Deux Noires
Sur la portée musicale de la vie

Josué Guébo (Côte d’Ivoire)