“Se taire, s’apaiser, polir et affiner l’esprit
S’effacer, s’alléger à l’heure du soleil modeste
C’est le projet que forme l’âme
Avant de retourner vers le séjour natif.
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Leur vie s’obstine dans de grands corridors froids
Leur vie s’acharne à désirer ce qui n’est pas
Leur vie s’épuise à refuser ce qui est là
Leur vie s’écoule avec un bruit d’orphelinat.
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Langue sans démon de sel
Écriture comme à l’aube
Le bond léger d’une biche
Sur tes syllabes muettes.
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L’existence occupées de pensées, de projets
Tout à l’ardent désir des saisons corporelles.
Henri Bauchau,
Nous ne sommes pas séparés, Actes Sud, 2006