Tu es venue dans halètement d’altitude
en suivant le galop de ton cœur.
Tu es venue mot à mot jusqu’à moi
avec dans le sang mon poème.
Tu es venue comme une aile d’azur
toute à son battement de ciel sur ciel.
Tu es venue ouvrir les fenêtres, les portes
dilapider, enchanter, mettre en feu, foudroyer.
Tu es venue changer l’heure des cadrans,
choisir tes nuits et ton soleil.
Tu es venue vivre sur le départ
une course aussi joyeuse que folle.
Tu es venue pour m’aimer et me détruire,
m’aimer absolument, me détruire tout entier.
Tu es venue et je me voue à ta venue
sans rien céder de nous.
André Velter,
L’amour extrême et autres poèmes pour Chantal Mauduit,
Editions Gallimard, 2007.