Ils seront cendre

 

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Ils seront cendre

Je traverse un désert et sa secrète
désolation sans nom.
Le cœur
a la sécheresse de la pierre
et les éclatements nocturnes
de sa matière ou de son néant.

Il y a une lointaine lumière, pourtant,
et je sais que je ne suis pas seul ;
même si après tant et tant de temps il n’y a pas
pas une seule pensée
pour contrer la mort,
je ne suis pas seul.

Enfin, je touche cette main qui partage ma vie
Et en elle je me confirme
et je touche tout ce que j’aime,
je l’élève vers le ciel
et même si c’est de la cendre, je le proclame : de la cendre.

Même si je n’obtiens que de la cendre jusqu’à présent,
tout cela m’est donné en tant qu’espoir.
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Serán ceniza

Cruzo un desierto y su secreta
desolación sin nombre.
El corazón
tiene la sequedad de la piedra
y los estallidos nocturnos
de su materia o de su nada.

Hay una luz remota, sin embargo,
y sé que no estoy solo;
aunque después de tanto y tanto no haya
ni un solo pensamiento
capaz contra la muerte,
no estoy solo.

Toco esta mano al fin que comparte mi vida
y en ella me confirmo
y tiento cuanto amo,
lo levanto hacia el cielo
y aunque sea ceniza lo proclamo: ceniza.

Aunque sea ceniza cuanto tengo hasta ahora,
cuanto se me ha tendido a modo de esperanza.
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José Ángel Valente (Espagne)

 

 

Une réflexion sur « Ils seront cendre »

  1. Tout ceci est magnifique. Autant le poème que la prose.
    Une fois de plus.
    Mais que veux tu dire par « pervers » ? Ce sont eux, les Sarahouis qui se déclarent ainsi ?
    Merci a vous 2, vraiment, de nous embarquer dans ces mots..
    Régine

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