Demain

Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force
De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille
À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

Robert Desnos

Une réflexion sur « Demain »

  1. C’est une bien belle série
    Encore .
    C’est un florilège efficace aussi
    Car il fait remonter à la surface tout un pan de refoulés qui ne demandait qu’a Émerger
    La voilà la puissance de la poésie
    Le voilà le remède à la frilosité et à la médiocrité.

    La Femme noyée de La Fontaine vient percuter et faire résonner le poème de Robert Desnos qui ne cesse de me saisir
    Et puis… Il n’y a pas de hasard
    Hasards & Coïncidences
    Tout se tient
    Tout est lien
    Ici-bas
    Ici&là-haut
    Ici&là
    Mais il n’y a personne
    Là -Haut

    Juste des ricochets…
    Et dés soubresauts incertains
    Une tendance au vide abyssal
    Ou une avalanche de trop et de pleins
    Tenir la barre
    Oser redresser le gouvernail
    D’une roue de bois
    Et Imagine All The People

    La Cordillère des Songes
    Impose de rester en état de veille , plus qu’hier et plus qu’aujourd’hui .
    Rien ne s’oppose aux possibles
    Confluences vers la source
    Pas même la peur du lendemain
    Puisque l’on n’a pas d’autres alternatives à notre contemporaine condition
    D’humains trop humains.

    Un point c’est tout .
    Trois points c’est suspendre le temps des réponses immédiates toutes faites
    La poésie , elle, se reconnaît
    Les mots tapent à la porte
    Et c’est très gourmand ce qui
    se trame là n’est que Esquissé

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