Poète, quel sang coule dans ton poème ?

Poète, quel sang coule dans ton poème ?

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دم من هذا الذي يجري في قصيدتك أيها الشاعر
و في المتبقي من الزمن، شقيقي الذي شقَّ الغروبُ رأسه
دمه يقطرُ في ملابسي
دمُ من هذا ؟
وظهره الذي تقصَّفَ جهة الغربِ يقطرُ حمرةً وغروباً.
دمُ من هذا ؟
دمُ من هذا ؟
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Poète, quel sang coule dans ton poème ?
Dans le temps qui reste, le couchant a fracassé la tête de mon frère,
son sang suinte de mes vêtements
Quel sang est-ce ?
Son dos brisé vers le couchant ruisselle de rouge et de couchant.
Quel sang est-ce ?
Quel sang ?
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Nouri Al-Jarrah (Syrie)

Traduction Rania Samara

2 réflexions sur « Poète, quel sang coule dans ton poème ? »

  1. Á la suite …Bien sûr Nouri, toujours à la recherche d’une douceur perdue, à retrouver
    Une Barque pour Lesbos
    Cette Berceuse de Nouri Al-Jarrah dont j’ai choisis (librement) , parmi ces mots qui ont noué les fragiles fils de soie de mon cœur battant , lors d’une première lecture chuchotée , au chaud, dans les Abrazos fermes & solides d’aux revoir , d’ il y a quelques semaines .

    BERCEUSE
    Dors ,
    Mon chéri , dors
    Les barques sont reparties et les pieds nus grelottent sur le quai ,
    Dors,
    La fleur du crépuscule a éclos, Dors

    Dors, mon chéri , dors
    Les pommes délirent et les branches chuchotent
    La nature somnole, les illusions rigolent
    Dors, dors, dors
    Dors du sommeil des enfants
    Les garçons s’amusent avec de l’eau , les cailloux brillent et parlent
    Dors
    L’eau retourne les pages et les images fuient
    Dors

    La torpeur afflue et le port reçoit la barque
    Pas de lamentation, pas de voix, pas de prières,
    La blancheur tend ses ailes
    Et les chuchotements amplifient la douleur
    Comment te tenter, mon chéri , pour que tu dormes ?
    Les fusils sur le tout de ton éveil
    Dors
    Les avions qui visitent ton sommeil
    Dors

    Dors , mon chéri, dors
    Les fontaines de sang brillent
    Et les soldats encombrent la veille.

    Dors dans le lit
    Et ne meurs pas
    Dors dans l’histoire
    Ne meurs pas

    Dors dans le rire
    Rosée de la passion
    Dors dans les arbres
    Dors en paix.

    Véronique ,
    En état de veille solidaire & lucide.

  2. Pour les pas à pas
    nus , des uns & des autres
    Cahin- Caha
    Pas à pas
    Droits & Dignes
    En oripeaux
    En lambeaux
    Toujours droits
    Toujours dignes
    Parce que rien n’arrête
    La pensée de grandir
    Rien ne peut éteindre les étoiles
    Rien ni personne
    Ne pourra empêcher
    L’espoir & la joie de demeurer
    Rien n’a de sens
    Sinon la vie
    La pulsion vitale
    L’emporte toujours
    La pulsion du féroce et de l’imposture
    Ne gagnera pas toujours
    Ne gagnera pas tout le temps
    Les Lumières demeurent
    Vacillantes mais présentes
    Telles ces lucioles d’aimés
    et des perdus
    éperdument
    Présents en chacun
    Pour peu que les ressentiments
    Laissent la place aux vifs éclairs
    Lucides et vigilances sentinelles
    Digues fortifiées
    En attendant l’été .
    Les mains parlent
    D’entre les silences
    D’entre les mots
    Les mains sont maître d’œuvre
    Pour une vie plus dense
    À la recherche du Beau.
    L’espoir
    Plutôt que l’Assommoir.

    Véronique C Chastelier

     » Je crois en ceux qui marchent
    à pas nus
    face à la nuit
    Je crois en ceux qui doutent
    et face à leur doute
    marchent
    Je crois en la beauté oui
    parce qu’elle me vient des autres

    Je crois au soleil au poisson
    à la feuille qui tremble
    et puis meurt
    en elle je crois encore
    après sa mort

    Je crois en celui
    qui n’a de patrie
    que dans le chant des hommes

    Et je crois qu’on aime la vie
    comme on lutte
    à bras le corps.

    Jean-Pierre Siméon
    in Sans Frontières fixes ,
    Cheyne Éditeur,
    Coll Poème pour grandir
    2001

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