Exposition

Un poète, un lieu

Fernando Pessoa face à l’océan.

A l’occasion du Marché de la Poésie de Bordeaux 2018, Philippe-Henri Ledru a travaillé sur des poètes, leur œuvre, leur environnement.

Pendant toute la durée du Marché, il exposera ses peintures à la Libraire olympique et à la coifferie Comme des Coiffeurs.

Blaise Cendras dans son Transsibérien

Né à la moitié du siècle dernier dans la Sarthe, Philippe-Henri Ledru fait ses études à Nantes, Sienne, Bologne, Trento (Italie) et Münster (Allemagne). Il y est diplômé en littérature comparée et philosophie.

Philippe-Henri Ledru

Traducteur, germaniste, spécialiste de la littérature dramatique et poétique allemande, on lui doit entre autre les traductions d’Albert Ostermeier. Il a traduit également divers auteurs contemporains allemands pour l’anthologie « La poésie contemporaine allemande » (Seghers) ainsi que divers ouvrages sociologiques ou d’esthétique (Cohn Bendit, Xénophobies, HT. Lehmann, Le théâtre postdramatique). Après avoir enseigné la littérature française à l’Université en Allemagne, acteur et metteur en scène, il dirige un groupe de théâtre en français et allemand à l’Université de Munster.

Il écrit de nombreux articles sur la littérature, la vie culturelle et les relations internationales. Il devient attaché culturel à la ville de Le Mans (France), conseiller au Festival International d’Angers, puis administrateur du Centre d’Action Culturelle à Saint-Médard en Jalles avant de devenir conseiller technique à l’Iddac.

En 2003 il est nommé Directeur des relations et de la coopération internationale ainsi que de la Citoyenneté européenne au Conseil Général de la Gironde. Il intervient régulièrement dans les théâtres nationaux et les universités françaises et étrangères (Pologne, Turquie, USA, Italie). Ses écrits personnels, « cartes postales », sont publiées en Allemagne, au Canada et en Roumanie. Amateur de voyages (villes d’Europe, Asie du sud est, Afrique, Amériques), il s’adonne à la peinture depuis les années 80 et a exposé et publié dans de nombreuses galeries et Centres Culturels en France, en Allemagne et au Canada.

Philippe-Henri Ledru est Chevalier de l’Ordre National du Mérite de la République allemande, Médaillé de la Ville de Bordeaux 1996.

Pour en savoir plus : www.phledru.fr

Atelier : 23, rue Rode, Bordeaux

 

Extrait de Sud-Ouest

Voyage…. dans le sud-OUEST….

D’entrée, ça pique aux yeux. Les couleurs de Ledru sont drues. Éclatantes. Vives. Variées. Agencées dans un kaléidoscope voyageur. La rétine est invitée à embarquer pour des destinations qu’elle ne soupçonnait pas forcément. Depuis quarante ans, Ledru Airlines a sillonné la planète et vous invite à monter à bord, le temps d’une visite au Bois-Fleuri.
« Mes parents étaient franchouillards dans leurs voyages », sourit Philippe-Henri Ledru au milieu de ses toiles. « Alsace, Alpes, Jura, Pyrénées… C’était beau mais j’avais envie de passer la frontière. » Il a dix ans quand il fugue, direction Fribourg. La douane le stoppe, une bonne rouste paternelle ne le vaccine pas. Étudiant à Nantes, la bourse qu’il décroche pour l’Allemagne doit l’y amener six mois. Il y restera treize ans, docteur en littérature comparée. Et via Sienne, Bologne ou Trente, le virus de l’ailleurs l’a définitivement infecté.

« Relativiser les clichés qu’on nous raconte » : ainsi résume-t-il ce qui le meut aux quatre coins du globe. Le Maghreb avec une fascination pour l’Algérie, la Turquie, l’Asie du sud-est vont bientôt enrichir son passeport en tampons. Responsable du service coopération internationale auprès du président du Conseil général de Gironde, il tient à préciser qu’il sait « séparer » les genres, au profit d’un même rapprochement des populations.

Ledru est devenu peintre dans les années 80 en travaillant les écritures explorées. De ces périples, il a récemment extrait des patchworks de gouaches ou acryliques, mais aussi des motifs plus abstraits. De ses années 90, il a accroché des toiles plus tranquilles. Quelques vitrines recèlent billets d’avion, de train, bibelots… et échantillons de gel douche. Au fond de la galerie, une video-rencontre attend le visiteur. Elle permet de mieux connaître cet autre visiteur… du monde.
Y. Delneste – Sud Ouest